dimanche 28 septembre 2008

Monnaie

Le Rial est la monnaie officielle de l'Iran. A ce jour 1 Euro vaut environ 13900 Rials. Lorsque je suis arrive a Teheran, j'ai change 250 Euros - on m'a donne des coupures de 5000, 10000 et 20000 Rials. Je vous laisse faire le calcul puis imaginer l'epaisseur deraisonnable des 3 liasses que l'on m'a remises.

Comme il est malaise de manipuler des chiffres aussi importants, les iraniens utilisent le Toman. Un Toman vaut dix Rials. La plupart des prix sont en Tomans mais il peut arriver que l'on demande une somme en Rials. Il est donc fortement recommande de connaitre l'ordre de grandeur du prix de ce que l'on achete. Fort heureusement, les gens sont honnetes et n'abusent pas trop de la situation.

Bien sur, personne ici ne crache sur les Euros ou les Dollards mais leur utilisation ne vient pas simplifier une situation deja un poil compliquee.

Pour terminer sur ce sujet, toutes les coupures affichent l'ayatollah Khomeini sur une face. C'est un nom et un visage auquel il est difficile d'echapper lorsque l'on voyage en Iran. Mais que celui qui songerai a s'en moquer ou a le reprocher pense a De Gaulle, Ataturk, Washinghton, Bolivar et bien d'autres puis a la parabole de la poutre et de la paille...

samedi 27 septembre 2008

Yazd

Yazd est une ville coincee entre les 2 grands deserts Iraniens, le Dasht-e Kavir (au nord) et le Dasht-e Lut (a l'est). Le vieille ville est constituee de nombreuses maisons en terre crue. Ces dernieres sont ventilees par des Badgirs, des tours a vent. Le tout forme un dedale de rues etroites et tortueuses dans lequel on ne se lasse pas de se perdre.

La ville abrite egalement la plus importante communaute Zoroastrienne du pays. Pour les barbares ignorants (dont j'etais il y a quelques jours avant de consulter mon precieux Lonely Planet), le Zoroastrisme est une religion. Je n'ai pas retenu grand chose du dogme, simplement que c'est une Religion du Livre (ask Google again) et que contrairement a leurs voisins musulmans, ils kiffent les chiens. Ben oui, les musulmans iraniens ne les supportent pas. Ce qui est legitime et justifie : aucune dejection de ces stupides bestioles ne vient souiller les trottoires des villes iraniennes. La ou ca devient comique, c'est que ni l'armee ni la police n'en elevent non plus. Dans un pays a fort risque sismique et dans lequel transite de grosse quantite de drogue made in Afghanistan, il est un peu dommage de se priver de l'aide de quelques truffes humides. Mais je digresse. Donc le Zoroastrisme etait la religion officielle de l'empire Sassanide. Ils chuterent tous deux lors de l'arrivee des Arabes, nouvellement convertis a l'Islam. Voila voila...

Je me joins a un groupe de francais bien cools rencontre dans un repaire de backpackers afin d'explorer le village de Kharanak, a environ 80 km de Yazd. Ce type de delire reserve parfois des moments un peu ireels. A la recherche de nourriture, on s'est retrouve dans un routier vide pour engouffrer des chelo kebab suspects arroses de grosse quantite de soda. Jusque la, rien de bien original mais ce qui rend l'instant si romantique, si savoureux, c'est le passage continu de 50T que l'on voit rarement chez nous. Le ronronnement des neons, les affiches Khomeini/Khamenei et la diffusion de clips a la gloire des combattants palestiniens a egalement contribuee a la magie du moment...

dimanche 21 septembre 2008

Ispahan

Apres quelques jours de glandouille a Teheran, je reprends la route - ou plutot le train - pour Ispahan. La ville est verte et agreable. Elle fut la capitale de la dynastie Sefevide (ask Google) et comporte donc de nombreux monuments. Petite anecdote : la place de l'Imam, situee au coeur de la ville est, parait-il, la seconde place la plus vaste du monde derriere la place Tian'anmen a Pekin.

Apres 2 jours, les musees, mosquees et autres monuments me font passablement chier m'ennuient un peu. Je pense bouger rapidement.

vendredi 19 septembre 2008

Calendriers

Selon le calendrier Persan (en vigueur en Iran), nous sommes en 1387. Il ne faut pas le confondre avec le calendrier Musulman, qui n'est pas synchronise avec le cycle solaire (comme le calendrier Persan ou le calendrier Gregorien) mais avec celui de la Lune. Selon ce dernier, nous sommes en 1429. Ces 2 calendriers debutent au moment de l'Hegire mais, comme chacun sait, une revolution solaire est plus longue que la somme du temps necessaire a 12 lunaisons. CQFD.

Les Iraniens utilisent le calendrier Persan dans leur quotidien. Le calendrier Musulman, quant a lui, permet de calculer la date des fetes religieuses venant rythmer l'annee. Enfin le calendrier Gregorien permet de communiquer avec le reste du monde. Je vous laisse conclure...

mercredi 17 septembre 2008

Tonekabon

Je reprends ma marche apres avoir passe la nuit a Sarn. Le chemin de randonnee est une route non asphaltee assez large. Ce versant fait face a la mer Caspienne et contrairement au versant sud, la vegetation est abondante. Il ne me faut malheureusement que 2 heures avant de croiser un chantier. A partir de la, c'est un va et vient de camions infernal. Un chauffeur sur trois s'arrete a ma hauteur pour me proposer de monter. Je tiens 2 heures avant de me resoudre a accepter, j'ai de la poussiere et du diesel plein les naseaux. Mon premier taxi creve apres 1 heure, ce sera donc le camion suivant qui me conduira a bon port. Ils roulent lentement et sont aussi deglingues qu'ils en ont l'air. On se croirait dans le Salaire de la Peur. Genial!

J'arrive enfin a Tonekabon. C'est une petite ville qui fait face a la mer Caspienne. La chaleur combinee a l'humidite ambiante rend l'atmosphere etouffante. Malgre la pollution, l'air de Teheran me semble presque plus respirable...

Je suis recu comme un prince dans les familles de Yakya et Farzad. On me gave litteralement de moult choses delicieuses et je dois parfois negocier aprement afin d'eviter de reprendre pour la 8eme fois tel ou tel plat. Je suis egalement presente a la moitie de la ville et il semblerait que des commercantes m'aient estime bon a marier. Je reste 2 jours dans la famille de Farzad j'en profite pour aller gouter aux joies de bain de mer Caspienne. Bien entendu, l'eau est delicieuse...

Pour conclure, mes hotes ont ete d'une hospitalite incroyable. Je savais que c'etait le cas des Iranniens en general mais ca fait vraiment bizarre d'en etre temoin a ce point.

mardi 16 septembre 2008

Peur de manquer...

Peur de manquer. Peur de manquer de nourriture, d'eau, de lecture, etc. Je me suis encore engage dans une randonnee avec un sac de 25 kg. C'est beaucoup. Beaucoup trop meme : mes cuisses m'en veulent encore 4 jours apres. Il faut savoir que malgre l'absence de neige et de vache Milka, la chaine de l'Alborz est constituee de vraies montagnes - des montagnes bien raides, bien hautes et bien mechantes. D'ailleurs, le point culminant d'Iran se situe la. Il s'agit du mont Damavand qui va chatouiller les 5670 metres.

Donc apres une premiere journee laborieuse, j'arrive dans un village nomme Pichebon. Je deviens immediatement l'attraction des gamins du coin. Ces monstres me fauchent d'ailleurs la moitie des mes provisions et mon cash. Heureusement, les adultes veillent et je retrouve la totalite des mes petites affaires - pas un rial ne manque.


Apres avoir passe la nuit (glaciale) a Pichebon, je reprends la route en direction de Salambur, la prochaine etape. J'y suis apres 5 difficiles heures et c'est la que je tombe sur Yakya et Farzad, deux trekkeurs Iranniens. Ces derniers me deconseillent vivement de poursuivre seul et me proposent de les accompagnier. J'accepte avant de me rendre compte que le prochain village se trouve a 4 heures de marche (forcee) et que je suis totalement rince. Leur rythme est effarant : ils marchent a la meme vitesse qu'un Parisien cherchant a choper le dernier RER. Bien sur, le sentier se trouve a flan de falaise et il n'est pas conseille de faire un mauvais pas. Je pense que je vais mourir et eux, ils hurlent des chansons en Farsi. Je ne comprends evidemment pas les paroles mais je peux deviner la teneur des propos...

C'est avec beaucoup de soulagement que j'apercois Sarn, notre destination.


Yakya et Farzad retournent a Tonekabon, leur ville d'origine. Ils me proposent de venir avec eux arguant qu'a partir de la, la marche est moins interessante. Je refuse, je veux encore marcher...

lundi 15 septembre 2008

Ghazor Khan et la vallee d'Alamut

Apres un premier contact difficile avec Teheran, je decide donc de me mettre au vert a la montagne. La vallee d'Alamut, a quelques encablures de Qazvin (3 heures de route sinueuse tout de meme), offre de belles randonnees, ce sera donc l'objectif. Par ailleurs, le lieu est charge d'histoire : de nombreuses forteresses Ismaeliennes hantent la vallee. Bon oui, la culture, c'est chiant et on s'en fout mais on va faire quelques efforts quand meme.

Donc, l'Ismaelisme constitue une branche specifique de l'Islam Chiite. Je n'ai aucune idee de ce qui le caracterise mais il faut juste retenir que la vie a pas ete toujours rose pour les fideles. L'histoire se deroule y'a vachement longtemps et ils avaient pas d'amis. Pas d'amis mais pleins d'enemis, qu'on en juge : les Abbassides (le camp Arabe), les Seldjoukides (le camp Turc) et les croisees (le camp Chretien). De plus, ces messieurs Ismaeliens etaient savants et leur science de la botanique leur a valu un surnom rigolo : "Hashshashin". Les amateurs verront immediatement la relation. Et donc comme ils etaient pas du genre a se laisser impressionner par leurs belliqueux voisins, ils etaient passe maitre dans l'art d'assassiner les lourds et les penibles. Il semblerait donc que le terme "assassin" proviennent de "Hashshashin" mais allez savoir...Pour conclure, c'est finalement les Mongols qui gagnent le prix en prenant la forteresse principale qui surplombe le village de Ghazor Khan, voila ce qu'il en reste aujourd'hui :


Apres cette intermede culturel, je poursuis ma route en direction d'un village nomme Garma Roud, point de depart de la randonnee. Le torrent qui court dans le fond de la vallee irrigue de nombreuses rizieres. Cette vegetation abondante contraste fortement avec les montagnes dominantes, totalement pelees et dessechees.


La randonnee est supposee commencer ici, c'est beau, tres beau meme. Les montagnes sont escarpees et le soleil tape fort. Je me dis que ca va etre bien violent et j'ai raison...

mardi 9 septembre 2008

Teheran

Teheran est une fourmiliere poussiereuse, polluee et (paradoxalement) assez propre. Le systeme routier est tres dense et en excellent etat. D'ailleurs, si on pouvais resumer mes premieres impressions avec une photo, ce serait celle-ci :


C'est une Paykan, je ne sais pas combien de ces tas de boue peuplent les rues de Teheran mais il s'agit sans nul doute d'un nombre a six (voir 7) chiffres. Ici, le code de la route c'est comme le pere noel : ca n'existe simplement pas. Je pense que traverser une rue de Teheran produit plus d'adrenaline qu'effectuer un saut a l'elastique : simplement l'exercice le plus flippant qu'il m'ait ete donne de faire. Les conducteurs ne sont pas mauvais, ils sont meme plutot doues : je n'ai pas encore ete temoin d'accident. Je ne sais pas d'ou provient ce talent pour la conduite - peut etre un trait culturel herite des Sassanides - mais ils l'utilisent avec une ferocite criminelle!

Pour le reste, c'est bien l'Iran. On trouve de nombreuses fresques murales vouant les US aux gemonies et autant d'autres representant la mine severe de l'ayatollah Khomeini et celle (un peu plus souriante) de l'actuel guide de la revolution, Ali Khamenei. Par contre, je cherche encore les executions publiques et les manifestations anti-occidentales - peut etre sur CNN...

Quelques notes positives malgre tout, la ville compte pas mal de parcs mais ce n'est pas un luxe. Par ailleurs, les gens se plient en quatre pour etre agreable et aider, c'est presque embarassant. Meme dans une tres grande ville comme Teheran, on perd clairement son statut d'anonyme pour celui de Visiteur ou d'Etranger.
J'ai ete egalement vaguement surpris de croiser des eglises. Le mecreant que je suis ne les a, bien sur, pas cherche. Elles sont visibles et s'imposent naturellement au passant. J'ai ete nettement plus etonne de trouver cette sculpture dans un parc. Bah voui, vous avez devine, il s'agit de Marie et du p'tit Jesus. A quel autre endroit peut-on trouver ce type de sculpture? Au Vatican?

Voila, pour conclure, je ne suis pas sous le charme de cette ville. J'ai reussi a me procurer un plan (sommaire) des environs de Qazvin et de l'ouest du massif de l'Alborz. Je prends un bus des demain...

samedi 6 septembre 2008

Transit

H&M, C&A, MacDonald, Starbucks, KFC, Benetton, Lacoste, punks a chien, penibles en skateboard, minettes en jean slim, etc. Comme vous l'avez tous devine, je suis a...Cologne. Ses seuls traits distinctifs sont une belle et grande cathedrale (vous n'echapperez pas a la photo) et un magasin exclusivement consacre aux Lego dans lequel quelqu'un a du eponger les 3 litres de salive que j'ai laisse derriere moi.

Tout cela n'a pas grande importance, mon avion decolle demain matin et je ne suis pas la pour decouvrir les charmes de la capitale Rheinane. Par precaution, je prends tout de meme le temps de m'envoyer de grandes quantites de viande saignante et de bonne biere allemande.

vendredi 5 septembre 2008

Préparatifs...

<laïus windsurf>Une magnifique dépression nord-ouest m'a permis de progresser pas mal. Pour l'unique intéréssé (qui se reconnaitra) : je passe désormais le waterstart et j'ai ruiné l'aileron de la 283 dans la descendante.</laïus windsurf> Donc, entre deux cessions à barboter dans une Manche fraichissante, je me prepare...j'ai eu amplement le temps de cultiver une mixture faite d'excitation et d'angoisse. Comment vais-je faire taire mes addictions chroniques à la Guiness et au cochon? Je sais bien que je risque l'effondrement nerveux à la moindre pensée contenant du jambon de Parme ou de l'andouille de Vire mais je suis un dur, un aventurier, un guerrier...je l'ai déjà prouvé...

Pour ce premier post, je joins la photo de mon precieux visa, ainsi que ma petite trousse de soin agréée par l'Institut Pasteur. Je suis sur qu'il y'a suffisamment de drogues pour débarasser l'Afrique subsaharienne de ses nombreux maux. Vous jugerez.