jeudi 20 novembre 2008

More about Iran

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur l'Iran, allez voir ici et la. Ce sont des articles vraiment cool rediges par Antoine, que j'ai croise a Yazd.

dimanche 16 novembre 2008

Ferrara

Apres mon etape des Meteores, je bouge a Igoumenitsa. C'est une petite ville au nord-ouest de la Grece, pas tres loin de la frontiere Albanaise, qui sert de terminal pour les ferrys. En dehors de cette particularite, elle est relativement ininterresante et c'est un peu balot car le prochain ferry en partance pour Venise est dans 2 jours. Les risques de mourir d'ennui m'apparaissent alors bien reels. Fort heureusement, j'apprends qu'il y a depart le soir meme pour Ancona. Par ailleurs, je suis totalement surexcite a la vue de tous ces beaux bateaux, je veux aller sur la mer maintenant et pas dans 2 jours. Fuck Venise donc, peut etre une prochaine fois inch'allah...

Je m'adresse a la premiere agence de voyage rencontree afin d'acheter mon billet. L'accueil glacial douche un peu mon bel enthousiasme. Je bats en retraite et j'essaye une autre agence. La aussi, ils ne veulent pas prendre mes euros avec le sourire. Le troisieme essai se fera directement a la gare maritime, au guichet de Minoan Lines. Pas d'intermediaires superflus et une jeune femme me vendra ce ticket avec un sourire Colgate eclatant. La prime a la gentillesse m'aura donc coute 0 euro.

Apres tout ça, une petite apprehension va s'eveiller en moi : j'espere que la meteo ne mettra pas ma resistance au mal de mer a l'epreuve (que je sais etre bien faible). Heureusement, la mer Adriatique est d'huile et la traversee paisible. Le ferry est super classe et on est pas bouscule par les passagers, je peux camper tranquillou et meme prendre une douche. C'est la fete! Je rencontre egalement un etudiant italien bien sympa qui me propose de me deposer a Bologne, a environ 200 km d'Ancona. J'accepte bien sur, c'est exactement sur ma route.

On arrive donc a Bologne sous un gros temps de cochon. Un temps bien Normand avec temperature fraiche et pluie fine. C'est pas cool parce qu'il me faudra un peu galerer et marcher sous la flotte pour trouver un hebergement. Il y a une sorte d'evenement commercial a Bologne et on me fait comprendre que y'a pas moyen et que le mieux que je puisse faire est de quitter la ville. On me suggere Ferrara a 20 minutes de train. Le tuyau va s'averer excellent : la ville est vraiment jolie. C'est une espece de Toulouse (qui est deja esthetiquement avantagee) mais en mieux. Je passe une journee a profiter de la ville et a me goinfrer de bonne nourriture italienne avant de regagner Bologne puis de prendre le train de nuit pour Paris.

Bon ben voila, c'est fini. Maintenant, je peux changer de calecon tous les jours. J'ai l'impression d'etre parti hier seulement. Ca fait a peine 2 jours que je suis de retour mais tout me parait deja un peu lointain, comme un reve. Maintenant, je dois travailler a ma reinsertion dans la vie reelle. Ca va etre un peu rude mais la tache est facilitee par le sens est ouest de ce trip et le retour progressif "par la terre" : Istanbul ressemble deja diablement a l'Europe et lorsque l'on vient d'Iran, on se sent deja un peu a la maison. Quant a la Grece et a l'Italie, c'est quasiment le portail et le jardin...

lundi 10 novembre 2008

Meteora

Apres avoir vecu l'enfer une fois de plus dans un bus de tourisme, j'arrive a Istanbul. Je pense maintenant pouvoir ecrire un livre sur les diverses sources de nuisance dans un trip en bus. Comme catharsis, je cite tout ceux dont j'ai ete victime, du plus au moins penible :
  • Un voisin tres gros.
  • Un voisin qui pue.
  • Un voisin qui essaye subtilement et sous couvert du sommeil de piquer mon fauteuil alors que je l'occupe deja.
  • Un chauffeur fumeur qui ouvre sa fenetre, estime que ca caille et augmente donc le chauffage sans se soucier le moins du monde de la temperature infernale regnant dans le reste de la cabine.
  • Une maman avec un petit en bas age sur un trajet superieur a 15 heures.
  • Des gendarmes soupconneux qui ont decides de trouver quelque chose et qui finissent par trouver, forcement.

La conjonction de plusieurs de ces facteurs peut aboutir, je pense, a une situation susceptible de chiffonner les nerfs du Dalai Lama (mais je suis sur que ce fumier voyage en premiere sur Qatar Airways). Notez que les bus sont generalement impeccables. Je n'ose imaginer la tableau dans un pays ou ce n'est pas le cas.

Voila, donc j'arrive a Istanbul et je retombe sur AJ, un voyageur americain que j'ai rencontre a Karadut et revu a Urfa. Ce n'est pas un hasard : marrant comme dans un grand pays comme la Turquie, le LP nous pousse toujours les uns vers les autres. Mais j'imagine qu'on est tous fait du meme bois et qu'on apprecie les memes spots. Je fais la crotte 2 jours a Istanbul avant de prendre un train pour Thessalonique, en Grece. De la, je file direct a Kalambaka afin de jeter un oeil aux monasteres des Meteores.

Pour faire partager mon enthousiasme, je dirais simplement que c'est mega-cool : encore un phenomene geologique qui a sculpte des paysages completement dements. Pour ne rien gacher, des moines grecs ont edifie d'elegants monasteres au sommet des immenses rochers qui peuplent le coin. Pour le reste, il est interessant de noter que ces memes moines ont ete a la pointe du combat contre les Ottomans (en sauvegardant les ecrits, la culture et egalement a la pointe du fusil). Cela explique sans doute pourquoi des monasteres (celui de la Transfiguration en particulier) suintent le nationalisme a ce point. C'est un peu troublant a defaut d'etre surprenant...

mercredi 5 novembre 2008

Urfa

Je passe 2 jours aux alentours du Nemrut Dagi, dans le village de Karadut, puis je file a Mardin, a quelques kilometres de la frontiere syrienne. Le trajet Karadut Mardin est un peu foireux et je dois prendre successivement 3 dolmus puis un bus de tourisme pour arriver a destination. Il n'est, de plus, pas possible de se consoler en profitant du paysage. Contrairement au nord-est de l'Anatolie que j'ai traverse lors de mon arrivee en Turquie, c'est juste tres laid : des champs de cotons et de mais herisses de pylones electriques a perte de vue. La presence de si nombreux pylones s'explique par les barrages qui peuplent la region. Bref, il n'y pas grand chose qui a ete laisse a la nature et c'est vraiment vilain.

Mardin est une ville moyenne dont le centre historique est bati a flan de montagne et domine la plaine de Mesopotamie (la region qui se situe entre le Tigre et l'Euphrate). Pour le reste, le spot est rigolo mais un peu "off the tracks" : je ne trouve ni pension familiale ni hotel de backpackers (j'apprendrai trop tard la presence d'une pension pour profs egalement utilisable par les voyageurs). Je paye donc une chambre d'hotel qui me coute un rein. Je ne m'eternise pas et je file a Urfa (Sanliurfa de son nom complet), la grande ville voisine.

Urfa donc : j'arrive en ville en plein blackout et je galere pour trouver la pension qui m'a ete recommandee et dont l'adresse ne figure pas dans le Lonely Planet. En desespoir de cause et apres avoir harcele une dizaine de commercants, je m'adresse a un policier. Bonne pioche : ce dernier stoppe tous les passants qui passe a sa portee jusqu'a obtenir l'information. Cool...
L'ambiance tranche radicalement avec l'ouest de la Turquie, tres europeanise : on se trouve clairement au moyen-orient. Les keffiehs et les tchadors sont la pour en temoigner. Malgre l'automne avance, la temperature tourne autour d'un agreable 25 degres. Je pense cependant que l'ete doit etre un peu hardcore. La ville est egalement appelee la "cite des prophetes" : Abraham et Job (qui sont des prophetes importants de l'Islam) sont censes y avoir sejourne...

Voila, ce soir je fais le gourmand et me remets 20 heures de bus pour regagner Istanbul. C'est du pur masochisme (le billet d'avion reste bon marche) mais je pense que je commence sincerement a aimer ca.

samedi 1 novembre 2008

Mont Nemrut

Je quitte la Cappadoce pour la ville de Khata et le Mont Nemrut, a une nuit de bus au sud ouest de Goreme. Le Mont Nemrut culmine a 2150 metres et a la particularite d'abriter d'immenses statues. Ces dernieres sont l'oeuvre du roi un peu megalo du royaume de Commagene. Ce royaume, issu des conquetes d'Alexandre le grand, se situait au confin des mondes greco-romain et perse. Donc le roi en question n'a pas hesite a faire erige sa propre efigie entre diverses divinites greques et persanes. Cela n'a pas empeche l'histoire de mal tourner car le Commagene est devenu un etat client de Rome. Quant on bouffe a tous les rateliers...

Le mont domine toute la region et la vue est splendide. On peut distinguer l'immense reservoir du barrage Ataturk, alimente par l'Euphrate (qui coule egalement en Syrie et en Irak). Par contre, le vent fort et la temperature glacee rendent la visite assez inconfortable. Je me force malgre tout a rester suffisament longtemps pour admirer le coucher du soleil. A ce sujet d'ailleurs, la Turquie entiere est situe sur le fuseau GMT+2 (1 heure de decalage par rapport a la France). Mais comme je suis un bon paquet de kilometre a l'est, il y a un fort decalage entre l'heure solaire et les horloges. Le soleil se couche donc vers 16h30 et on est a plus d'un mois du solstice d'hiver...

Cette montagne se situe egalement au "Kurdistan turc" (les parentheses sont la pour rappeler que le sujet est politiquement sensible en Turquie) et de fait, je rencontre de plus en plus de gens se declarant Kurde. Je n'arrive pas (encore) a distinguer le turc du dialecte kurde parle dans la region mais j'ai ete amuse d'apprendre qu'il s'apparente au farsi. Il est egalement amusant d'apprendre que du point de vue linguistique, il est plus proche de l'urdu, de l'indi, du francais, de l'anglais et de bien d'autres (me demandez pas ce qui rapproche tout ca, j'en sais foutre rien - il parait que les linguistes ont trouve, posez leur la question) que du turc. Ce dernier est une langue altaique tandis que les autres sont des langues indo-europeennes. Ouf, on aura appris des trucs aujourd'hui. On pourra faire les marioles a l'apero...

mardi 28 octobre 2008

Goreme

Grosse frayeur : depuis quelques jours, mes tentatives deseperees d'acceder a blogspot se soldaient toutes par ce lamentable message. C'est manifestement regle mais il semblerait que google soit en delicatesse avec les autorites turques...

Je suis maintenant en Cappadoce. Je suis arrive jeudi dernier en me faisant cueillir par un faible 6 degres et un vilain brouillard. Les 25 degres d'Alacati sont desormais bien lointain. Mais une fois le brouillard dissipe, j'ai pris une claque enormissime. Cet endroit est simplement magique : le vent, l'eau et le temps ont fait un travail architectural hallucinant. C'est tellement beau et bizarre que ca pourrait etre un jeu video. Je n'ai pas de termes pour decrire l'ambiance que degage le site. Pour faire simple, on a un mix de Mad Max (pour les paysages de postapocalypse), des Schtroumpfs (pour les maisons bizarres), des 12 commandements (pour les eglises troglodytes) et des Bronzes (pour les touristes en tours qui visitent seulement les eglises en nous laissant gentiment tout le reste, a moi et quelques autres).

Goreme, le village ou j'ai debarque, se situe au centre d'un reseau de vallees et de chemins. Le tout offre un choix presque illimite de randonnees, un terrain de jeux magnifique! Et malgre les temperatures un poil fraiche lorsque le soleil disparait, la saison a de beaux restes et offre de tres belles couleurs.

Pour l'anecdote : on a loue, moi et 2 voyageurs ricains, une voiture pour explorer librement les environs. C'etait un modele turc tout pourri qui fonctionne au propane et a l'essence. Bien sur, puisque c'est moins cher, nous avons fait le plein de propane. Jusque la, ca roule. Ce qu'il faut bien se rappeler, c'est que ces modeles ont besoin d'essence pour demarrer. Evidemment, nous avons commence par vider le reservoire d'essence...La journee fut assez amusante : il est toujours fort rigolo de marcher sur le bord de la route jusqu'a la prochaine station service. Nous avons pu heureusement compter sur la gentillesse de conducteurs de dolmus pour nous sortir de ce merdier...

Voila, il faut savoir que les tofs ne font pas honneur aux paysages (et de tres loin), j'en mets quelques unes ici mais allez voir l'album. J'en ai pris un certain nombre...

mercredi 15 octobre 2008

Alaçatı

Changement d'ambiance radical, je suis a Alaçatı (prononcez Alatchateu). Les culs-nuls ont heureusement deserte les lieux pour retourner dans leur Baden-Wurtemberg d'origine. Ne reste donc plus que des funeux germains. Mon allemand est un peu rouille mais comme eux je peux arborer cheveux longs et gueule bronzee : j'ai le profil. Malgre la basse saison, tout reste scandaleusement cher. Je me promets de ne pas m'eterniser mais apres les premiers plannings, je me dis que 2 semaines de windsurf valent bien le reste de mon trip. Je suis sur la mauvaise pente. Boaf, la meteo decidera...

Ce qui suit constitue mes compte rendus de navs et n'interessera donc que les amateurs.

Samedi 11
Apres une nuit de bus et un changement a Izmir, j'arrive a Alaçatı en fin de matinee. Bonne pioche, il y a entre 25 et 30 noeuds de vent. Surexcite, je pose mes affaires a l'arrache dans une pension et me rue dans un des nombreux clubs afin de louer du matos. Aujourd'hui, ce sera une planche JP x-cite ride 130 et une voile Gaastra de 4.2.
Les clubs de windsurf se situe le long de la cote ouest de la baie d'Alaçatı, cette derniere etant oriente vers le sud. Le vent souffle nord-est et le niveau de l'eau est inferieur a 1 metre jusqu'au milieu de la baie. Il y a peu de vagues : le spot est donc ideal pour debuter et meme dans des conditions un peu forte, on n'hesite pas longtemps a se mettre a l'eau.

Je suis bien sur totalement a la ramasse, je ne controle pas grand chose et ma navigation est une sucession de bords, catapultes et beachstarts. Je m'eclate et reste 3 heures a barboter.
Il y a pas mal de rideurs et des gamins passent des trucs de freestyle incroyables. Quand je les vois, j'ai l'impression d'avoir gaspille ma jeunesse...

Dimanche 12
Le vent a encore forci et on a maintenant entre 35 et 40 noeuds. Pour aujourd'hui, ce sera donc une planche JP x-cite ride 120 et une voile Neilpryde de 3.5. Je suis totalement a la rue et apres 10 minutes, le wishbone coupe net me reste entre les mains. Le bout d'ecoute est perdu et je suis bien content de pouvoir rentrer a pied. Je suis incapable de bosser mes manoeuvres ou de m'entrainer au waterstart. La aussi, la nav se resume a une succession de bords, violentes gamelles, beachstarts. Une rouste un peu plus violente que les autres me coupe durablement le souffle et toute envie de continuer.

Lundi 13
Les conditions sont plus acceptables : environ 15 noeuds. Ce sera une JP de 145 litres et une Neilpryde de 7 metres. C'est la premiere fois que j'utilise une voile aussi grande et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est lourde la bougresse! L'effort est cependant recompense : la planche decolle presque immediatement et je controle enfin le bordel. Je n'ai plus l'impression d'etre monte sur un bronco laisse a lui meme. Du coup, je dois resserrer les straps que j'ai toujours tendance a desserrer afin de les enfiler plus rapidement - le controle est encore meilleur. Des que l'on s'engage un peu en s'asseyant dans le harnais tout en restant bien tonique, ca accelere fort et les sensations deviennent incroyables.

Je passe environ 2 virement de bords sur 3. Les tentatives d'empannages et de waterstarts se terminent presques toutes en gros bouillon. C'etait une grosse journee, j'ai mal partout, des ampoules eclatees vont m'obliger a acheter des mitaines mais je suis heureux...

Mardi 14
Beuh...petole! Je reste sur le bord pendant 1 bonne heure a faire la fine bouche, ronchonner et me dire que finalement ce spot n'est pas digne d'un windsurfer de ma qualite. Je me resigne cependant : il faut que je bosse mes manoeuvres. Je fais donc le bouchon pendant 2 heures en enchainant virements de bord et empannages. Je fais egalement une tentative d'helicopter tack en fin de cession mais des que je passe a contre, ma voile m'agresse sauvagement et on termine tout les deux dans l'eau.

Tout cela n'etait pas vraiment fun mais je suis content malgre tout, j'ai la sensation d'avoir progresse.

Mercredi 15
Meme chose que la veille, je commence a aiguiser ma dague sacrificielle puis me rends au village pour y trouver une jeune victime. Je suis surpris, je m'attendais a trouver un truc immonde genre La Baule et je tombe sur un village super mignon. Il semble que, pour une fois, le developpement touristique ce soit fait dans le respect de ce qui existait. Par ailleurs, je tombe sur un cafe internet avec une connexion rapide et des Playstation 3 a disposition - c'est la fete! J'ecoute du son pendant 2 bonnes heures - mon lecteur mp3 ayant lamentablement rendu l'ame apres ma premiere semaine en Iran. Pour ceux qui se posent la question, il s'agissait d'un Creative Zen.

Comme la veille, je me resigne a faire des ronds dans l'eau et bosser mes manoeuvres. Mes empannages gagnent en fluidite et j'arrive a naviguer en fausse panne. Toutes mes tentatives d'helicopter tack echouent plus ou moins elegamment.

Jeudi 16
Encore et toujours l'infame petole! Les previsions du Guru sont mauvaises, encore 2 jours a supporter ca! La bonne nouvelle c'est que Monseigneur Le Vent daigne enfin se montrer a partir de dimanche. C'est maintenant officiel, je reste au moins jusqu'a mercredi. Autant pour le budget...fuck...


Dimanche 19
Argh! Dieu me hait, j'en ai la conviction : 6eme jour consecutif de petole. Damn'it! J'arrive tant bien que mal a m'occuper en continuant a tricoter. Je place maintenant quelques helicopter tack et ce n'est plus entierement du a la chance. Mais a force de pitreries de ce genre, je finis par faire une mauvais chute dans la voile, que je perce...oups...j'essaye bien de la recaser en douce dans le ratelier a voiles mais je me fais griller. Je ne suis pas parvenu a cacher mon air coupable.

Bon, les degats sont limites, rien d'irreparable heureusement. J'en profite pour changer de voile car le vent a prit quelques tours. Je fais un choix radical : une 8 metres a cambers, je veux planner! Malgre le vent faible, la traction est vraiment forte et je dois placer ma main avant en supination pour me soulager. Malheureusement, ca marche plus ou moins bien : je ne fais que plannouiller. Je sais pas trop ce qui merde, mes appuis, mon allure, mais quelque chose cloche. C'est d'autant plus frustrant que d'autres planchistes filent plutot bien, eux. Pour me venger, je fais claquer la voile a chaque changement d'amure. Le profil de la voile s'inverse dans un enorme "vlang" et ca flatte mon mojo...

Mercredi 22
J'ai un peu de mal a m'arracher. J'etais comme a la maison, avec mon confort, mes habitudes. D'ailleurs, j'ai fini par reperer les jours des dessins animes. J'ai meme revu le debut de la baston contre Cell. Trop cool!

J'ai d'autant plus de mal a partir qu'il y a un vent a decorner les boeufs. Je me force cependant. Il est temps de refermer la parenthese windsurf et de tracer en Cappadoce. Et puis j'ai tout de meme eu 2 tres belles journees lundi et mardi, je suis a peu pres seuvre. Mes mains de planteur de patates peuvent en temoigner. Si je trouve le courage cet hiver, les prochaines cessions se feront avec une cagoule disgracieuse au pays des crepidules.

mardi 7 octobre 2008

Teheran Istanbul

Douaniers, barrieres, barbeles, voyageurs fatigues, soldats zeles, chauffeurs agressifs...la frontiere irano-turque, a l'ombre du mont Ararat (la montagne ou Noe est cense avoir echoue son arche) est un sympathique cocktail de tout ces ingredients. Le temps n'y vaut pas grand chose, il est meme gratuit : il nous a fallu 8 heures de tracasseries diverses pour la franchir.

Cela doit avoir un sens malgre tout, cette frontiere se situe sur le route que prend la drogue entre l'Afghanistan et l'Europe. D'ailleurs, a la faveur d'une fouille des bagages, les gendarmes sont tombes sur des substances illicites. Ce n'etait manifestement pas du terreau pour geranium et le proprietaire de la valise n'est pas reparti avec nous. Apres cela, notre bus est devenu l'objet d'attentions toute particulieres de la part de la gendarmerie turque : 4 heures de fouilles supplementaires. C'est que c'est long a demonter une soute a bagages...
J'ai donc loupe ma correspondance pour Ankara et poursuivi ma route jusqu'a Istanbul. On m'a pourtant propose de me laisser a Erzincan puis de prendre un bus le lendemain mais au milieu d'une nuit anatolienne glacee, Istanbul etait nettement plus seduisante.
Je suis donc pose tranquillou dans cette ville merveilleuse et je commence a realiser qu'un manteau ceintre ou un foulard de couleur ne sont pas des instruments de seduction diaboliques ou encore que la biere n'est pas une boisson non alcoolise gout pomme-grenade.

Pour conclure, voyager en Iran fut vraiment un plaisir. Je n'ai eu que peu de galeres et aucune de reellement serieuse. Le pays est sur et les habitants incroyablement hospitaliers. Pour autant, je ne voudrais y vivre pour rien au monde, la liste des interdits est encore enorme et il parait douteux que cela change avant un (long) moment.

samedi 4 octobre 2008

Persepolis

Ma derniere etape en Iran est la ville de Shiraz. Comme j'ai decide de bouder les mosques du vendredi et les tombeaux, je tourne forcement un peu en rond. Je visite tout de meme (mais de mauvaise grace) le mausole dedie au poete Hafez. Je ne regrette pas trop, le lieu est agreable et il est interessant de constater la veneration dont Hafez fait l'objet. Je trouve rafraichissant qu'on puisse construire un tel monument a la memoire d'un "simple" poete plutot qu'a celle d'une bataille sanglante ou d'un leader douteux.

Shiraz se situe non loin des ruines de Persepolis, la capitale de l'empire Achemenide. Avec un groupe de voyageurs forme pour l'occasion, nous decidons de louer les services d'un guide, d'une guide plus exactement. Persepolis fut sans auncun doute un site grandiose mais il n'en reste malheureusement plus grand chose. Les tremblements de terre, le desinteret des autorites iraniennes, le passage des Arabes et surtout celui d'Alexandre le Grand ont eu raison de la cite. Au sujet de ce dernier, les iraniens ne voient pas en lui un glorieux souverain qui unifia l'Asie mais plutot un chef de guerre ambitieux et malfaisant. D'ailleurs, ils ne le surnomment pas "le grand" mais plus modestemment "le macedonien". C'est un peu moins classe pour choper une poulette en boite mais c'est de bonne guerre : meme si cela faisait partie des usages de l'epoque, on ne surnomme pas "le grand" un personnage responsable de telles destructions.

Il fut egalement amusant de constater a quel point les iraniens de 2008 s'identifient a cet empire vieux de plus de 2500 ans. Notre guide n'a en effet cesser d'utiliser "on" a la place de "ils" ou de "eux" pour designer les Perses Achemenides. Je ne penses pas que les francais de 2008 fassent de meme lorsqu'il s'agit des Gaulois, des Romains ou des Francs. Des lors, il n'est pas vraiment etonnant que les iraniens aient pu etre tant offense par le film 300 (que je trouve enorme par ailleurs).

Voila voila, un avion (Benoit, il s'agissait d'un Fokker neerlandais et non d'un Boeing datant d'avant l'embargo - ouf!) m'a ramene a Teheran hier soir et je prends un bus pour Ankara cet apres midi. J'avoue etre un peu effraye devant la perspective de passer 40h dans un bus mais l'idee de boire une bonne binouze bien fraiche a l'arrivee (evidemment un poil difficile a trouver en Iran) me rend fort.

dimanche 28 septembre 2008

Monnaie

Le Rial est la monnaie officielle de l'Iran. A ce jour 1 Euro vaut environ 13900 Rials. Lorsque je suis arrive a Teheran, j'ai change 250 Euros - on m'a donne des coupures de 5000, 10000 et 20000 Rials. Je vous laisse faire le calcul puis imaginer l'epaisseur deraisonnable des 3 liasses que l'on m'a remises.

Comme il est malaise de manipuler des chiffres aussi importants, les iraniens utilisent le Toman. Un Toman vaut dix Rials. La plupart des prix sont en Tomans mais il peut arriver que l'on demande une somme en Rials. Il est donc fortement recommande de connaitre l'ordre de grandeur du prix de ce que l'on achete. Fort heureusement, les gens sont honnetes et n'abusent pas trop de la situation.

Bien sur, personne ici ne crache sur les Euros ou les Dollards mais leur utilisation ne vient pas simplifier une situation deja un poil compliquee.

Pour terminer sur ce sujet, toutes les coupures affichent l'ayatollah Khomeini sur une face. C'est un nom et un visage auquel il est difficile d'echapper lorsque l'on voyage en Iran. Mais que celui qui songerai a s'en moquer ou a le reprocher pense a De Gaulle, Ataturk, Washinghton, Bolivar et bien d'autres puis a la parabole de la poutre et de la paille...

samedi 27 septembre 2008

Yazd

Yazd est une ville coincee entre les 2 grands deserts Iraniens, le Dasht-e Kavir (au nord) et le Dasht-e Lut (a l'est). Le vieille ville est constituee de nombreuses maisons en terre crue. Ces dernieres sont ventilees par des Badgirs, des tours a vent. Le tout forme un dedale de rues etroites et tortueuses dans lequel on ne se lasse pas de se perdre.

La ville abrite egalement la plus importante communaute Zoroastrienne du pays. Pour les barbares ignorants (dont j'etais il y a quelques jours avant de consulter mon precieux Lonely Planet), le Zoroastrisme est une religion. Je n'ai pas retenu grand chose du dogme, simplement que c'est une Religion du Livre (ask Google again) et que contrairement a leurs voisins musulmans, ils kiffent les chiens. Ben oui, les musulmans iraniens ne les supportent pas. Ce qui est legitime et justifie : aucune dejection de ces stupides bestioles ne vient souiller les trottoires des villes iraniennes. La ou ca devient comique, c'est que ni l'armee ni la police n'en elevent non plus. Dans un pays a fort risque sismique et dans lequel transite de grosse quantite de drogue made in Afghanistan, il est un peu dommage de se priver de l'aide de quelques truffes humides. Mais je digresse. Donc le Zoroastrisme etait la religion officielle de l'empire Sassanide. Ils chuterent tous deux lors de l'arrivee des Arabes, nouvellement convertis a l'Islam. Voila voila...

Je me joins a un groupe de francais bien cools rencontre dans un repaire de backpackers afin d'explorer le village de Kharanak, a environ 80 km de Yazd. Ce type de delire reserve parfois des moments un peu ireels. A la recherche de nourriture, on s'est retrouve dans un routier vide pour engouffrer des chelo kebab suspects arroses de grosse quantite de soda. Jusque la, rien de bien original mais ce qui rend l'instant si romantique, si savoureux, c'est le passage continu de 50T que l'on voit rarement chez nous. Le ronronnement des neons, les affiches Khomeini/Khamenei et la diffusion de clips a la gloire des combattants palestiniens a egalement contribuee a la magie du moment...

dimanche 21 septembre 2008

Ispahan

Apres quelques jours de glandouille a Teheran, je reprends la route - ou plutot le train - pour Ispahan. La ville est verte et agreable. Elle fut la capitale de la dynastie Sefevide (ask Google) et comporte donc de nombreux monuments. Petite anecdote : la place de l'Imam, situee au coeur de la ville est, parait-il, la seconde place la plus vaste du monde derriere la place Tian'anmen a Pekin.

Apres 2 jours, les musees, mosquees et autres monuments me font passablement chier m'ennuient un peu. Je pense bouger rapidement.

vendredi 19 septembre 2008

Calendriers

Selon le calendrier Persan (en vigueur en Iran), nous sommes en 1387. Il ne faut pas le confondre avec le calendrier Musulman, qui n'est pas synchronise avec le cycle solaire (comme le calendrier Persan ou le calendrier Gregorien) mais avec celui de la Lune. Selon ce dernier, nous sommes en 1429. Ces 2 calendriers debutent au moment de l'Hegire mais, comme chacun sait, une revolution solaire est plus longue que la somme du temps necessaire a 12 lunaisons. CQFD.

Les Iraniens utilisent le calendrier Persan dans leur quotidien. Le calendrier Musulman, quant a lui, permet de calculer la date des fetes religieuses venant rythmer l'annee. Enfin le calendrier Gregorien permet de communiquer avec le reste du monde. Je vous laisse conclure...

mercredi 17 septembre 2008

Tonekabon

Je reprends ma marche apres avoir passe la nuit a Sarn. Le chemin de randonnee est une route non asphaltee assez large. Ce versant fait face a la mer Caspienne et contrairement au versant sud, la vegetation est abondante. Il ne me faut malheureusement que 2 heures avant de croiser un chantier. A partir de la, c'est un va et vient de camions infernal. Un chauffeur sur trois s'arrete a ma hauteur pour me proposer de monter. Je tiens 2 heures avant de me resoudre a accepter, j'ai de la poussiere et du diesel plein les naseaux. Mon premier taxi creve apres 1 heure, ce sera donc le camion suivant qui me conduira a bon port. Ils roulent lentement et sont aussi deglingues qu'ils en ont l'air. On se croirait dans le Salaire de la Peur. Genial!

J'arrive enfin a Tonekabon. C'est une petite ville qui fait face a la mer Caspienne. La chaleur combinee a l'humidite ambiante rend l'atmosphere etouffante. Malgre la pollution, l'air de Teheran me semble presque plus respirable...

Je suis recu comme un prince dans les familles de Yakya et Farzad. On me gave litteralement de moult choses delicieuses et je dois parfois negocier aprement afin d'eviter de reprendre pour la 8eme fois tel ou tel plat. Je suis egalement presente a la moitie de la ville et il semblerait que des commercantes m'aient estime bon a marier. Je reste 2 jours dans la famille de Farzad j'en profite pour aller gouter aux joies de bain de mer Caspienne. Bien entendu, l'eau est delicieuse...

Pour conclure, mes hotes ont ete d'une hospitalite incroyable. Je savais que c'etait le cas des Iranniens en general mais ca fait vraiment bizarre d'en etre temoin a ce point.

mardi 16 septembre 2008

Peur de manquer...

Peur de manquer. Peur de manquer de nourriture, d'eau, de lecture, etc. Je me suis encore engage dans une randonnee avec un sac de 25 kg. C'est beaucoup. Beaucoup trop meme : mes cuisses m'en veulent encore 4 jours apres. Il faut savoir que malgre l'absence de neige et de vache Milka, la chaine de l'Alborz est constituee de vraies montagnes - des montagnes bien raides, bien hautes et bien mechantes. D'ailleurs, le point culminant d'Iran se situe la. Il s'agit du mont Damavand qui va chatouiller les 5670 metres.

Donc apres une premiere journee laborieuse, j'arrive dans un village nomme Pichebon. Je deviens immediatement l'attraction des gamins du coin. Ces monstres me fauchent d'ailleurs la moitie des mes provisions et mon cash. Heureusement, les adultes veillent et je retrouve la totalite des mes petites affaires - pas un rial ne manque.


Apres avoir passe la nuit (glaciale) a Pichebon, je reprends la route en direction de Salambur, la prochaine etape. J'y suis apres 5 difficiles heures et c'est la que je tombe sur Yakya et Farzad, deux trekkeurs Iranniens. Ces derniers me deconseillent vivement de poursuivre seul et me proposent de les accompagnier. J'accepte avant de me rendre compte que le prochain village se trouve a 4 heures de marche (forcee) et que je suis totalement rince. Leur rythme est effarant : ils marchent a la meme vitesse qu'un Parisien cherchant a choper le dernier RER. Bien sur, le sentier se trouve a flan de falaise et il n'est pas conseille de faire un mauvais pas. Je pense que je vais mourir et eux, ils hurlent des chansons en Farsi. Je ne comprends evidemment pas les paroles mais je peux deviner la teneur des propos...

C'est avec beaucoup de soulagement que j'apercois Sarn, notre destination.


Yakya et Farzad retournent a Tonekabon, leur ville d'origine. Ils me proposent de venir avec eux arguant qu'a partir de la, la marche est moins interessante. Je refuse, je veux encore marcher...

lundi 15 septembre 2008

Ghazor Khan et la vallee d'Alamut

Apres un premier contact difficile avec Teheran, je decide donc de me mettre au vert a la montagne. La vallee d'Alamut, a quelques encablures de Qazvin (3 heures de route sinueuse tout de meme), offre de belles randonnees, ce sera donc l'objectif. Par ailleurs, le lieu est charge d'histoire : de nombreuses forteresses Ismaeliennes hantent la vallee. Bon oui, la culture, c'est chiant et on s'en fout mais on va faire quelques efforts quand meme.

Donc, l'Ismaelisme constitue une branche specifique de l'Islam Chiite. Je n'ai aucune idee de ce qui le caracterise mais il faut juste retenir que la vie a pas ete toujours rose pour les fideles. L'histoire se deroule y'a vachement longtemps et ils avaient pas d'amis. Pas d'amis mais pleins d'enemis, qu'on en juge : les Abbassides (le camp Arabe), les Seldjoukides (le camp Turc) et les croisees (le camp Chretien). De plus, ces messieurs Ismaeliens etaient savants et leur science de la botanique leur a valu un surnom rigolo : "Hashshashin". Les amateurs verront immediatement la relation. Et donc comme ils etaient pas du genre a se laisser impressionner par leurs belliqueux voisins, ils etaient passe maitre dans l'art d'assassiner les lourds et les penibles. Il semblerait donc que le terme "assassin" proviennent de "Hashshashin" mais allez savoir...Pour conclure, c'est finalement les Mongols qui gagnent le prix en prenant la forteresse principale qui surplombe le village de Ghazor Khan, voila ce qu'il en reste aujourd'hui :


Apres cette intermede culturel, je poursuis ma route en direction d'un village nomme Garma Roud, point de depart de la randonnee. Le torrent qui court dans le fond de la vallee irrigue de nombreuses rizieres. Cette vegetation abondante contraste fortement avec les montagnes dominantes, totalement pelees et dessechees.


La randonnee est supposee commencer ici, c'est beau, tres beau meme. Les montagnes sont escarpees et le soleil tape fort. Je me dis que ca va etre bien violent et j'ai raison...

mardi 9 septembre 2008

Teheran

Teheran est une fourmiliere poussiereuse, polluee et (paradoxalement) assez propre. Le systeme routier est tres dense et en excellent etat. D'ailleurs, si on pouvais resumer mes premieres impressions avec une photo, ce serait celle-ci :


C'est une Paykan, je ne sais pas combien de ces tas de boue peuplent les rues de Teheran mais il s'agit sans nul doute d'un nombre a six (voir 7) chiffres. Ici, le code de la route c'est comme le pere noel : ca n'existe simplement pas. Je pense que traverser une rue de Teheran produit plus d'adrenaline qu'effectuer un saut a l'elastique : simplement l'exercice le plus flippant qu'il m'ait ete donne de faire. Les conducteurs ne sont pas mauvais, ils sont meme plutot doues : je n'ai pas encore ete temoin d'accident. Je ne sais pas d'ou provient ce talent pour la conduite - peut etre un trait culturel herite des Sassanides - mais ils l'utilisent avec une ferocite criminelle!

Pour le reste, c'est bien l'Iran. On trouve de nombreuses fresques murales vouant les US aux gemonies et autant d'autres representant la mine severe de l'ayatollah Khomeini et celle (un peu plus souriante) de l'actuel guide de la revolution, Ali Khamenei. Par contre, je cherche encore les executions publiques et les manifestations anti-occidentales - peut etre sur CNN...

Quelques notes positives malgre tout, la ville compte pas mal de parcs mais ce n'est pas un luxe. Par ailleurs, les gens se plient en quatre pour etre agreable et aider, c'est presque embarassant. Meme dans une tres grande ville comme Teheran, on perd clairement son statut d'anonyme pour celui de Visiteur ou d'Etranger.
J'ai ete egalement vaguement surpris de croiser des eglises. Le mecreant que je suis ne les a, bien sur, pas cherche. Elles sont visibles et s'imposent naturellement au passant. J'ai ete nettement plus etonne de trouver cette sculpture dans un parc. Bah voui, vous avez devine, il s'agit de Marie et du p'tit Jesus. A quel autre endroit peut-on trouver ce type de sculpture? Au Vatican?

Voila, pour conclure, je ne suis pas sous le charme de cette ville. J'ai reussi a me procurer un plan (sommaire) des environs de Qazvin et de l'ouest du massif de l'Alborz. Je prends un bus des demain...