vendredi 8 avril 2011

Wilderness

Wilderness, 3 etape de ce petit roadtrip, se situe a 100 bornes d'Outdtshoorn mais pourrait se trouver dans une autre galaxie. Exit le soleil meurtrier, les petites plantes grasses et le ciel tellement bleu fonce qu'on peut compter les etoiles le jour : au premier coup d'oeil, on pense a la Suisse, les montagnes vertes, les vaches et le ciel couvert...sauf que les montagnes vertes sont recouvertes de forets pluviales avec des lianes, des chutes d'eau et des araignees. Bref, comme d'hab, c'est trop beau et c'est trop cool...

dimanche 27 mars 2011

Oudtshoorn

Oudtshoorn se situe dans une region montagneuse et (tres tres) ensoleillee, le Klein Karoo. Depuis Franschhoek, c'est un roadtrip de 450 bornes environs. Le roadtrip en question commence d'ailleurs plutot mal : on se fait secher 150 rand pour un (petit) exces de vitesse. Le cash s'echange contre un recu et on peut commencer a jour aux aigles de la route en carton.

La route qui traverse le Petit Karoo est la R62. Il fait mega chaud, on taille la route au milieu des montagnes et des cailloux. Des vignobles et des autruches appaissent aussi de temps en temps. On partage la route avec des motards, des 50 tonnes et des picks up Toyota. Je ne resiste pas et je casse les oreilles de papa avec du stoner. On pourrait aussi bien etre au fin fond du trouduc du Mexique ou dans un film de Tarantino...

La route se fait bien malgre tout et on arrive rapidement a Oudtshoorn, la ville de l'autruche. Il s'agit d'une ville moyenne plutot verte et agreable malgre les conditions. Elle compte un bon paquet de restos (excellent) et de B&B. Meme si les habitants ressemblent plus a des joueurs de criquet a la retraite qu'a des pionniers du nouveau monde, la ville degage une ambiance de ville frontiere vraiment cool. La region offre par ailleurs quelques petites activites amusante :

Les Cango Caves
Des grottes avec des stalagtites, des stalagmites et tout le tralala. On fait la visite complete, il faut s'accroupir, ramper, grimper. La visite s'effectue malheureusement en tour et il faut partager la grotte avec une quinzaine de personne. Il y a meme des membres (bruyant) d'un chapitre de motards et ils font des blagues en Afrikaans qui ont l'air super droles.

La Swartberg Pass
Ici, il s'agit de traverser la Swartberg pass avec la Ford. C'est un defi interessant : il fait chaud, la route n'est pas tres large, pas bitumee, surplombe une falaise abrupte et il y en a pour 40 bornes. Il parait que c'est faisable mais un 4*4 aurait ete plus adapte.

La partie facile, c'est la montee, ca se fait bien et puis la route n'est pas trop immonde. On a une petite inquietude lors d'une pause quand on s'apercoit que la voiture pisse du liquide de refroidissement. Il n'y a pas de fuite heureusement, c'est juste le trop plein qui deborde. Ca doit un peu bouillir la dedans. Bon le thermometre indique le contraire et il n'y a pas d'odeur suspecte mais on respire mieux lorsque ca se met a descendre. L'etat de la route se deteriore cependant et ca commence a devenir sportif. On a heureusement regonfle les pneux avant de partir. Ca l'aurait pas fait avec les 0.7 bar d'origine...

On profite malgre tout du panorama qui est grandiose (encore!). Les montagnes ont des formes vraiment bizarres. Au lieu de former des couches horizontales, les couches de roches sont incurvees a la verticale de facon bizarre. On dirait presque de la matiere vivante. Bref, un bon trip de geologue...

Apres 2h30 de dirt offroad, on arrive enfin a Prince Albert. Le temps de boire un coup et on retourne se poser a Outdshoorn (par le route bitumee ce coup la).

La Highgate Ostrich Farm
Ca pourrait etre des moutons, des cochons ou des vaches mais c'est des autuches! Elles servent a plein de trucs differents : avoir des oeufs, de la viande, du cuir et des grandes plumes toutes douces. Ca sert meme a faire la course avec un jockey et tout! Ben oui, une autruche court plus vite qu'un cheval et c'est aussi incroyablement plus cool et plus marrant qu'un cheval.

Lors de la visite, on a fait plein de trucs marrants : fait des calins et tapoter la tete a une autruche, lui donner a manger a la main, grimper sur ses oeufs (solide ces trucs la) et aussi lui grimper sur le dos pour faire du rodeo. On a aussi apprit plein de trucs :
  • Une autruche peut vivre jusqu'a 50 ans,
  • les autruches n'ont pas de dents. Elles ont donc 1.5kg de petit cailloux dans l'estomac pour faciliter la digestion. S'il manque des cailloux, l'autruche le sent, en cherche un et l'avale tout rond. Si elle ne trouve pas de cailloux, des pieces de monnaie, des jouets en plastique et meme des bougies d'allumage peuvent faire l'affaire.
  • les autruches ont des yeux plus gros que le cerveau,
  • dans la nature les autruches sont dangereuses. Un high kick d'autruche dans la tronche et c'est termine,
  • si on donne une nourriture trop riche en calcium a une autruche, ses oeufs seront deformes et les bebes autruches seront egalement diformes,
  • l'autruche et le seul volatile que si on lui monte sur le dos, il meurt pas,
  • les autruches males sont noirs et les autruches femelles sont grises. Pour un meilleur camouflage, les femelles couvent le jour tandis que les males couvent la nuit.
Bref, les autruches, c'est trop cool et c'est surtout super bon (curieusement, ca ressemble plus a du boeuf qu'a de la volaille).


Franschhoek

La vallee de Franschoek et ses vignobles est la premiere etape d'un petit roadtrip destine a nous (moi meme et papa) amener jusqu'a Wilderness sur la Garden Road.

Franschhoek est donc un petit bled installe au creux de la plus belle vallee du monde. Outre des paysages grandioses, il compte plus de restaurants delicieux et d'exploitations vinicoles que de poux dans les cheveux d'un administrateur reseau. Le bled a ete fonde il y a 3 siecles par des refugies huguenots. Pour se sentir comme a la maison, ils ont plante des vignes et bricole du pinard...

Notre cottage se situe au fond de la vallee, au pied d'une montagne super chouette. Comme on est pas en Afrique pour rien, le "jardin" est grand comme plein de terrains de foot et il est peuple de zebres et d'oryx.

La plupart des exploitations vinicoles proposent des degustations. On se pose confortablement et on ecoute d'une oreille distraite un singe en chemise blanche nous expliquer que son pinard a gout de noisette, de fraise ou de chocolat au lieu d'avoir gout de pinard. Bref, on se fait rincer la tronche pour un prix modique. Et avec environ 5 verres par winery et 3 wineries visitees, un bref calcul nous apprend que c'est trop pour prendre le volant. Heureusement, j'ai (un peu) recrache et les wineries en question disposent souvent de super restos permettant d'eponger un peu tout ca. Bref, pour le moment, il s'agit plus d'un petit trip gatronomique plan plan que de partir a la decouverte des mysteres de l'Afrique...

vendredi 4 mars 2011

Windsurf is good for you

Le Windsurf occupe une large place dans mon emploi du temps. Normal, chuis la pour ca! En fait, tout le monde est la pour ca. Ou sinon, c'est pour le Kite. Et quand les gens ne sont pas sur l'eau, ils sont sur Windguru en train de raler parce que les conditions ne sont pas assez bonnes. En fait, elles ne sont jamais assez bonnes meme si elles sont quand meme excellentes.

Ici, le vent s'appelle le Cape Doctor, car il est cense debarrasser la ville de ses miasmes. Ce n'est pas une gentille brise qui fait vibrer les cocotiers bordant un lagon d'eau turquoise. C'est une soufflerie infernale qui force les gens a baisser la tete en marchant. Et pour qu'il n'y ait aucun malentendu a ce sujet, le Cap n'est pas une destination paradisiaque de carte postale. L'eau est froide (12 degres, combinaison de demi saison ou d'hiver obligatoire). Elle est aussi noire que l'ame d'un babouin (ou d'un admin reseau :p). La houle est egalement assez forte. Ca donne des conditions de vagues...interessantes. Cependant, comme le vent est side, la barre n'est pas si difficile a passer. Bon, devant certaines memeres, on a l'impression de faire face a son destin et ca se termine generalement en session de natation homerique. Pour finir, il y a evidemment la parano Big White. Ils trainent plutot dans False Bay (tapez "flying sharks" sur Youtube), de l'autre cote de la peninsule du Cap mais la machine a psychoter fonctionne a bloc. J'ai un rendement au jibe encore tres mauvais mais c'est une puissante source de motivation. Mes waterstarts, quant a eux, sont nettement plus efficaces. Pas envie de tremper trop longtemps...

Le Cape Doctor se met a souffler gentiment la matin puis prend des tours au fur et a mesure, pour finir en souffle nucleaire en fin de journee. Des fois, il y a des variantes amusantes, "au fur et a mesure" se transforme en "soudainement". Une session commencee sans stress dans 25 noeuds se transforme en lutte pour survivre en l'espace de 2 bords. Table Montain se couvre alors des nuages caracteristiques qui signalent "ca chie grave!".


Quand ca souffle a Cape Town, c'est donc 50% fun, 50% training camp. Les bons cotes, c'est qu'il n'y a pas de rochers, pas de corail, pas de vives, d'oursins, de poissons pierres ou d'horreurs de ce genre. Et finalement, a moins d'aller chercher les ennuis a Cape Point ou de ne pas savoir nager, c'est plutot safe.

Quelques petites considerations techniques pour conclure. Je suis parti avec une RRD Wavecult de 80 litres, une Combat 5.3, une Combat 4.7 et une Zone 4.0. La 5.3 ne sert presque jamais. Je sors la 4.7 en debut de nav puis quand ca devient trop fort, on migre vers le nord de Table Bay ou les conditions sont normalement plus humaines. Il arrive cependant que ce soit trop fort partout. Dans ce cas, c'est la 4.0 qui sert. Et c'est plutot frequent...

jeudi 24 février 2011

Lifestyle

Ce coup ci, je la joue pas hardcore backpacker : j'ai ma chambre (que je dois partager cependant), mon plumard et mon coin de frigo. Je roule en caisse et non en bus Mercedes de la guerre. Je vais a la laverie au lieu de laver mon linge a la mano. Je me douche tous les jours, me rase de temps en temps et ne trimballe pas 3 rouleaux de PQ au cas ou...

Donc en vrac quelques petits trucs importants (ou pas) qui rythment mon quotidien :

La biere : ici, on boit de la Castle ou de la Black Label. C'est de la blonde pas si legere et c'est pas degueu du tout. Au pire, il y a moyen de se faire servir de la Heineken. De ce cote la, tout va bien!

Le Wimpy : c'est pas une exclusivite sud africaine mais j'ai teste ici, je peux le dire : c'est officiellement le fast food le plus degueulasse du monde, de la galaxie et sans doute de l'univers entier. Le Quick, c'est 4 etoiles Michelin. Je m'etends pas, c'est vraiment affreux!

La bouffe : ben pour un pays si empreint de culture britannique (la Wimpy doit etre la pour ca), on mange bien, voir tres bien en Afrique du Sud. Les restos sont bons, pas chers et le boeuf est incroyable! Il a du gout, il est tendre et fondant, on en prendrait presque au petit dej'. Sinon, on trouve de tout : pizza, sushis, kebabs, bouffe indienne, japonaise, thailandaise, chinoise, etc. Il ne manque que Burger King (la honte).

Le Braai
: c'est un barbeuk mais en mieux. Il y a de le bonne viande sud africaine, des bons legumes d'ete tout frais et des bons fruits d'ete tout frais. En plein moi de fevrier, plutot cool non?

La meteo : il y a parfois du brouillard et j'ai vu la pluie une fois depuis mon arrivee. Sinon, pas de surprise, c'est 30 degres le jour et 20 degres la nuit.

Le Windsurf : je vais revenir la dessus, c'est quand meme LA raison de ce trip. Depuis mon arrivee, j'ai environ une dizaine de sessions assez sportives dans les pattes. Je mange 4 fois plus et je dors 2 fois plus...

Les langues : ici, ca cause surtout l'Afrikaans, le Xhosa et l'Anglais. L'Anglais est la lingua franca d'Afrique du Sud, tout le monde le parle. C'est tant mieux, j'ai seche les cours de Xhosa et d'Afrikaans au lycee. Le francais est aussi largement employe, surtout par les immigres provenant d'Afrique francophone. A Blouberg par exemple, la plupart des videurs viennent des 2 Congos.

Les sorties : les sorties ressemblent beaucoup a une tournee des bars anglaise ou irlandaise mais avec des Brice de Nice en tongs partout : mauvaise musique, Jagermeister, shooters, bieres et vodka Redbull. Bon, l'ambiance est quand meme assez relax (a Blouberg en tout cas) et il n'y a pas l'air d'avoir trop de soucis avec la viande saoule.


samedi 19 février 2011

Cape of Good Hope

Ca y est! Le vent est la et bien la! A notre joie a tous, les jours de petole sont l'exception et non plus la regle. Ils sont presque bienvenus, ils servent a se reposer et a continuer d'explorer les environs. Aujourd'hui, c'est parti pour un petit roadtrip jusqu'au Cap de Bonne Esperance.

Je commence par traverser le Chapman's peak. Vous savez pas ce que c'est? Ben moi non plus! J'ai traverse ce truc dans un brouillard aussi epais qu'une blague de Jean Marie Bigard. Ca n'a pas empache les South African National Parks d'encaisser mes 30 rands. Ca vallait le coup quand meme. Ca a pas l'air comme ca mais la brouillard, la montagne, la chaleur, le bruit de la mer, le brouillard (oui, encore), ca fait une belle ambiance de fin des temps...

Je continue a tracer la route et j'arrive a l'entree de la Cape of Good Hope Natural Reserve. La, je me fais secher de 80 rands. Je serre un peu les dents quand meme. Afin de profiter au maximum de mes sous, je ne me rue pas directement au bout de la peninsule et j'erre un peu dans le parc (toujours en voiture, hein). Je passe par Platboom, un spot de planche plutot selectif sur lequel je ne me risquerai pas (encore). J'apercois une paire de babouins en train de s'epouiller. Je brule de m'approcher un peu mais il ne faut pas. Ce sont des malfaisants et ils ont de grandes canines. Il parait d'ailleurs que les administrateurs reseaux se reincarnent en babouins en paiement des crimes commis durant leurs tristes vies. Je reste donc bien au large. J'apercois aussi des autruches, plein d'autruches. C'est marrant une demie seconde et puis c'est tout. Ca a vraiment l'air con...
Je continue ma route jusqu'au Cap de Bonne Esperance. Les bus de touristes chinois sont la, gares bien en rang. Pour le trip aventures "sur les pas de Bartholomeu Dias et Vasco de Gama" c'est mort mais le trajet en Ford a deja bien entame le truc. Donc, j'avale ma salive, me mele a la foule, sort mon petit compact et prend plein de photos. Il y a quand meme quelques petits sentiers de randos moins frequentes. J'en profite a fond et croise meme une marmotte bizarre. Celle ci est bien moins timide que ses consoeurs des Alpes et se laisse volontiers approcher et photographier.
Je remonte la peninsule en passant par Boulder Beach, ou vit une colonie de pingouins. Comme j'en ai marre de me faire taxer mes rands, je ne rentre pas. J'arrive cependant a en croiser quelques uns en marchant un peu autour de la plage. Les pauvres paraissent blases et apathiques. Ils doivent s'ennuyer, faudrait lacher un labrador la dedans...

lundi 14 février 2011

Table Montain

La montagne de la table domine Cape Town de ses 1000 et quelques metres. Un telepherique mene au sommet mais comme je suis pas une feignasse, je vais y aller a pinces! Le parking qui sert de point de depart a la randonnee se situe a 400 metres. Ca fait 600 metres de denivele sur 3 km. Ca grimpe dur! Mais Yellowman le rastafari veille sur ma Ford, je peux donc marcher tranquille.

Pendant l'ascension, je tombe sur John et Rodney, 2 metis Afrikaans (ce genre de precision a de l'importance dans ce pays) avec lesquels je me tape des bonnes tranches de rigolades. John a cependant des galeres de genoux et est oblige de rebrousser chemin. Je continue donc la marche avec Rodney. Ce dernier est un puit de culture et il a des idees bien a lui au sujet de l'Afrique du Sud, de la facon d'unifier le pays et de combattre la criminalite. J'evite soigneusement de donner mon avis...

L'ascension se fait assez rapidement, 2 heures en trainant en route, mais il faut mouiller sa chemise quand meme. Le soleil est impitoyable et j'ai oublie de me barbouiller la nuque de creme solaire...
La vue au sommet est assez incroyable. Dommage que les culs-nuls qui ont utilise le telepherique puissent en profiter de la meme facon. C'est pas vraiment juste de grimper comme ca et de se trouver au milieu des touristes chinois comme a la Tour Eiffel!

Le temps de casser la croute, de profiter de la vue et de prendre quelques tofs et on prend le chemin du retour. Ma belle Ford rouge est toujours la, Yellowman y a veille! D'ailleurs, sa journee est terminee et il a besoin d'un taxi. Je le ramene donc au Cap. Il passe une bonne partie du trajet a m'expliquer combien il est difficile de trouver du bon shampoing a dreadlocks en RSA et il me demande de lui en envoyer depuis la France. J'ai malheureusement oublie le nom, s'y quelqu'un s'y connait en shampoing pour dreadlocks...

Voila, afin d'eviter les bouchons qui encombrent la route jusqu'a Blouberg, je termine l'apres midi en sirotant un milkshake a Waterfront (la grande roue et les bateaux)...