jeudi 20 novembre 2008

More about Iran

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur l'Iran, allez voir ici et la. Ce sont des articles vraiment cool rediges par Antoine, que j'ai croise a Yazd.

dimanche 16 novembre 2008

Ferrara

Apres mon etape des Meteores, je bouge a Igoumenitsa. C'est une petite ville au nord-ouest de la Grece, pas tres loin de la frontiere Albanaise, qui sert de terminal pour les ferrys. En dehors de cette particularite, elle est relativement ininterresante et c'est un peu balot car le prochain ferry en partance pour Venise est dans 2 jours. Les risques de mourir d'ennui m'apparaissent alors bien reels. Fort heureusement, j'apprends qu'il y a depart le soir meme pour Ancona. Par ailleurs, je suis totalement surexcite a la vue de tous ces beaux bateaux, je veux aller sur la mer maintenant et pas dans 2 jours. Fuck Venise donc, peut etre une prochaine fois inch'allah...

Je m'adresse a la premiere agence de voyage rencontree afin d'acheter mon billet. L'accueil glacial douche un peu mon bel enthousiasme. Je bats en retraite et j'essaye une autre agence. La aussi, ils ne veulent pas prendre mes euros avec le sourire. Le troisieme essai se fera directement a la gare maritime, au guichet de Minoan Lines. Pas d'intermediaires superflus et une jeune femme me vendra ce ticket avec un sourire Colgate eclatant. La prime a la gentillesse m'aura donc coute 0 euro.

Apres tout ça, une petite apprehension va s'eveiller en moi : j'espere que la meteo ne mettra pas ma resistance au mal de mer a l'epreuve (que je sais etre bien faible). Heureusement, la mer Adriatique est d'huile et la traversee paisible. Le ferry est super classe et on est pas bouscule par les passagers, je peux camper tranquillou et meme prendre une douche. C'est la fete! Je rencontre egalement un etudiant italien bien sympa qui me propose de me deposer a Bologne, a environ 200 km d'Ancona. J'accepte bien sur, c'est exactement sur ma route.

On arrive donc a Bologne sous un gros temps de cochon. Un temps bien Normand avec temperature fraiche et pluie fine. C'est pas cool parce qu'il me faudra un peu galerer et marcher sous la flotte pour trouver un hebergement. Il y a une sorte d'evenement commercial a Bologne et on me fait comprendre que y'a pas moyen et que le mieux que je puisse faire est de quitter la ville. On me suggere Ferrara a 20 minutes de train. Le tuyau va s'averer excellent : la ville est vraiment jolie. C'est une espece de Toulouse (qui est deja esthetiquement avantagee) mais en mieux. Je passe une journee a profiter de la ville et a me goinfrer de bonne nourriture italienne avant de regagner Bologne puis de prendre le train de nuit pour Paris.

Bon ben voila, c'est fini. Maintenant, je peux changer de calecon tous les jours. J'ai l'impression d'etre parti hier seulement. Ca fait a peine 2 jours que je suis de retour mais tout me parait deja un peu lointain, comme un reve. Maintenant, je dois travailler a ma reinsertion dans la vie reelle. Ca va etre un peu rude mais la tache est facilitee par le sens est ouest de ce trip et le retour progressif "par la terre" : Istanbul ressemble deja diablement a l'Europe et lorsque l'on vient d'Iran, on se sent deja un peu a la maison. Quant a la Grece et a l'Italie, c'est quasiment le portail et le jardin...

lundi 10 novembre 2008

Meteora

Apres avoir vecu l'enfer une fois de plus dans un bus de tourisme, j'arrive a Istanbul. Je pense maintenant pouvoir ecrire un livre sur les diverses sources de nuisance dans un trip en bus. Comme catharsis, je cite tout ceux dont j'ai ete victime, du plus au moins penible :
  • Un voisin tres gros.
  • Un voisin qui pue.
  • Un voisin qui essaye subtilement et sous couvert du sommeil de piquer mon fauteuil alors que je l'occupe deja.
  • Un chauffeur fumeur qui ouvre sa fenetre, estime que ca caille et augmente donc le chauffage sans se soucier le moins du monde de la temperature infernale regnant dans le reste de la cabine.
  • Une maman avec un petit en bas age sur un trajet superieur a 15 heures.
  • Des gendarmes soupconneux qui ont decides de trouver quelque chose et qui finissent par trouver, forcement.

La conjonction de plusieurs de ces facteurs peut aboutir, je pense, a une situation susceptible de chiffonner les nerfs du Dalai Lama (mais je suis sur que ce fumier voyage en premiere sur Qatar Airways). Notez que les bus sont generalement impeccables. Je n'ose imaginer la tableau dans un pays ou ce n'est pas le cas.

Voila, donc j'arrive a Istanbul et je retombe sur AJ, un voyageur americain que j'ai rencontre a Karadut et revu a Urfa. Ce n'est pas un hasard : marrant comme dans un grand pays comme la Turquie, le LP nous pousse toujours les uns vers les autres. Mais j'imagine qu'on est tous fait du meme bois et qu'on apprecie les memes spots. Je fais la crotte 2 jours a Istanbul avant de prendre un train pour Thessalonique, en Grece. De la, je file direct a Kalambaka afin de jeter un oeil aux monasteres des Meteores.

Pour faire partager mon enthousiasme, je dirais simplement que c'est mega-cool : encore un phenomene geologique qui a sculpte des paysages completement dements. Pour ne rien gacher, des moines grecs ont edifie d'elegants monasteres au sommet des immenses rochers qui peuplent le coin. Pour le reste, il est interessant de noter que ces memes moines ont ete a la pointe du combat contre les Ottomans (en sauvegardant les ecrits, la culture et egalement a la pointe du fusil). Cela explique sans doute pourquoi des monasteres (celui de la Transfiguration en particulier) suintent le nationalisme a ce point. C'est un peu troublant a defaut d'etre surprenant...

mercredi 5 novembre 2008

Urfa

Je passe 2 jours aux alentours du Nemrut Dagi, dans le village de Karadut, puis je file a Mardin, a quelques kilometres de la frontiere syrienne. Le trajet Karadut Mardin est un peu foireux et je dois prendre successivement 3 dolmus puis un bus de tourisme pour arriver a destination. Il n'est, de plus, pas possible de se consoler en profitant du paysage. Contrairement au nord-est de l'Anatolie que j'ai traverse lors de mon arrivee en Turquie, c'est juste tres laid : des champs de cotons et de mais herisses de pylones electriques a perte de vue. La presence de si nombreux pylones s'explique par les barrages qui peuplent la region. Bref, il n'y pas grand chose qui a ete laisse a la nature et c'est vraiment vilain.

Mardin est une ville moyenne dont le centre historique est bati a flan de montagne et domine la plaine de Mesopotamie (la region qui se situe entre le Tigre et l'Euphrate). Pour le reste, le spot est rigolo mais un peu "off the tracks" : je ne trouve ni pension familiale ni hotel de backpackers (j'apprendrai trop tard la presence d'une pension pour profs egalement utilisable par les voyageurs). Je paye donc une chambre d'hotel qui me coute un rein. Je ne m'eternise pas et je file a Urfa (Sanliurfa de son nom complet), la grande ville voisine.

Urfa donc : j'arrive en ville en plein blackout et je galere pour trouver la pension qui m'a ete recommandee et dont l'adresse ne figure pas dans le Lonely Planet. En desespoir de cause et apres avoir harcele une dizaine de commercants, je m'adresse a un policier. Bonne pioche : ce dernier stoppe tous les passants qui passe a sa portee jusqu'a obtenir l'information. Cool...
L'ambiance tranche radicalement avec l'ouest de la Turquie, tres europeanise : on se trouve clairement au moyen-orient. Les keffiehs et les tchadors sont la pour en temoigner. Malgre l'automne avance, la temperature tourne autour d'un agreable 25 degres. Je pense cependant que l'ete doit etre un peu hardcore. La ville est egalement appelee la "cite des prophetes" : Abraham et Job (qui sont des prophetes importants de l'Islam) sont censes y avoir sejourne...

Voila, ce soir je fais le gourmand et me remets 20 heures de bus pour regagner Istanbul. C'est du pur masochisme (le billet d'avion reste bon marche) mais je pense que je commence sincerement a aimer ca.

samedi 1 novembre 2008

Mont Nemrut

Je quitte la Cappadoce pour la ville de Khata et le Mont Nemrut, a une nuit de bus au sud ouest de Goreme. Le Mont Nemrut culmine a 2150 metres et a la particularite d'abriter d'immenses statues. Ces dernieres sont l'oeuvre du roi un peu megalo du royaume de Commagene. Ce royaume, issu des conquetes d'Alexandre le grand, se situait au confin des mondes greco-romain et perse. Donc le roi en question n'a pas hesite a faire erige sa propre efigie entre diverses divinites greques et persanes. Cela n'a pas empeche l'histoire de mal tourner car le Commagene est devenu un etat client de Rome. Quant on bouffe a tous les rateliers...

Le mont domine toute la region et la vue est splendide. On peut distinguer l'immense reservoir du barrage Ataturk, alimente par l'Euphrate (qui coule egalement en Syrie et en Irak). Par contre, le vent fort et la temperature glacee rendent la visite assez inconfortable. Je me force malgre tout a rester suffisament longtemps pour admirer le coucher du soleil. A ce sujet d'ailleurs, la Turquie entiere est situe sur le fuseau GMT+2 (1 heure de decalage par rapport a la France). Mais comme je suis un bon paquet de kilometre a l'est, il y a un fort decalage entre l'heure solaire et les horloges. Le soleil se couche donc vers 16h30 et on est a plus d'un mois du solstice d'hiver...

Cette montagne se situe egalement au "Kurdistan turc" (les parentheses sont la pour rappeler que le sujet est politiquement sensible en Turquie) et de fait, je rencontre de plus en plus de gens se declarant Kurde. Je n'arrive pas (encore) a distinguer le turc du dialecte kurde parle dans la region mais j'ai ete amuse d'apprendre qu'il s'apparente au farsi. Il est egalement amusant d'apprendre que du point de vue linguistique, il est plus proche de l'urdu, de l'indi, du francais, de l'anglais et de bien d'autres (me demandez pas ce qui rapproche tout ca, j'en sais foutre rien - il parait que les linguistes ont trouve, posez leur la question) que du turc. Ce dernier est une langue altaique tandis que les autres sont des langues indo-europeennes. Ouf, on aura appris des trucs aujourd'hui. On pourra faire les marioles a l'apero...